Le mardi 9 novembre, venez échanger avec le Réseau InPACT autour du film d'Alexandra Riguet "Retour à la Terre" à la Médiathèque l'Alpha, à Angoulême. Une soirée organisée en partenariat avec le Grand Angoulême et Terre de Liens Poitou Charentes, en présence de la réalisatrice.
C'est dans le cadre d’une programmation nationale « le mois du film documentaire » , que cette soirée vous est proposée. Plusieurs documentaires autour de l’agriculture seront projetés à cette occasion.
Un documentaire qui suit le parcours de 4 femmes
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Témoignage de la réalisatrice, Alexandra Riguet
Réalisatrice de documentaires sociétaux depuis une vingtaine d’années, Alexandra Riguet s’engage souvent dans des projets qui visent à changer le regard sur ceux dont on parle peu, à engager une réflexion qui permettrait de leur donner une place nouvelle dans la société.
Originaire du milieu agricole, je me suis aussi toujours intéressée au rapport des hommes à la terre. J’ai été élevée près d’un grand père forgeron qui m’emmenait dans les fermes lorsqu’il livrait son matériel. J’entendais les discussions souvent très animées sur le devenir du métier d’agriculteur. Je percevais ce rapport viscéral à la terre, les enjeux humains que cela soulevait, les divisions, les passions que cela drainaient.
Et de manière plus générale, dans la littérature, dans des précédents documentaires que j’ai réalisés, je me suis intéressée au sujet de la transmission, ce qui s’inscrit dans les familles de génération en génération, ce que cela révèle affectivement.
J’avais envie de savoir ce qui motive des jeunes lorsqu’ils reprennent les terres de leurs parents dans un espace agricole où le nombre d’exploitations a été divisé par quatre en cinquante ans.
Je me suis demandée comment s’instaurait le dialogue entre les générations, ce qui était en jeu lorsque l’on doit laisser à son enfant tout ce qui a fait une vie ? Quelle place pouvait prendre les parents auprès de leurs enfants repreneurs ? Tant de questions qui touchent aussi toutes les familles ? Que voulons nous transmettre à nos enfants ? Quelle histoire souhaitons-nous écrire avec eux ? Quel monde leur laissons-nous ?
Et je me suis intéressée aux jeunes pour lesquels la transmission a une signification plus large : Quelle agriculture, pour quel projet sociétal ?
Les jeunes agricultrices et viticultrices que j’ai choisies de filmer anticipent les grands bouleversements de notre société. Elles font partie de la jeunesse qui a décidé que l’on peut changer notre manière de vivre sur cette planète.
Je n’avais pas envisagé de suivre uniquement des femmes mais il se trouve que les histoires, les personnalités d’Amandine, Cécile, Justine, Amélie m’ont touchées et leurs engagements me semblaient essentiels. C’est le hasard…Et c’est un heureux hasard…Car, la plupart des femmes qui s’engagent dans une agriculture le font dans le but de participer à un vaste projet de protection de l’environnement. Elles s’engagent sur leurs terres mais aussi dans une mouvance citoyenne large qui vise à réfléchir au monde de demain. Elles sont porteuses d’espoir.
S'installer à plusieurs, hors cadre familiale
Le Réseau InPACT accompagne des NIMA (Non Issu du Milieu Agricole) qui font de plus en plus le choix de s'installer à plusieurs. Pour ouvrir le débat sur l'installation-transmission, une éleveuse de la ferme du Jard "Au Jard’in des Chèvres" sera présente et viendra témoigner de son expérience.
Fanny Goudet et Hélène Richard souhaitent s’installer en tant qu’éleveuses de chèvres en agriculture biologique et transformer l’ensemble de leur production en fromages qu’elles vendront sur les marchés en vente directe.
Pour réaliser leur projet, elles ont choisi la ferme du Jard, à Vouzan, sur le territoire de Grand Angoulême en Charente (16).
La ferme du Jard correspond bien à leur projet : 26 hectares de prairies et pâturages, bâtiments d’élevage et maisons d’habitation. Les propriétaires sont satisfaits de transmettre la totalité de la ferme.
Hélène et Fanny ne souhaitent pas devenir propriétaires des terres qu’elles cultiveront. Elles sont soucieuses que les terres se transmettent facilement en agriculture biologique après elles. Elles font donc appel à Terre de Liens pour acheter les terres grâce à l’épargne solidaire et les sortir définitivement du marché spéculatif. Elles seront ensuite locataires de Terre de Liens en signant un bail rural environnemental avec la Foncière Terre de Liens.
Le bulletin de présentation du projet (format PDF)
Soirée organisée avec le soutien financier du Grand Angoulême, de la Région Nouvelle Aquitaine, de l'Agence de l'eau Adour Garonne, de la Fondation Léa Nature et du Crédit Agricole Charente Périgord.
Coproduction du film : LES FILMS DE L'ODYSSÉE & ILIADE PRODUCTIONS, avec le soutien du CNC