InPACT NA a assisté au forum organisé le 18 novembre par l'Agence de l'eau Adour-Garonne
Cet événement était l'occasion de faire le point sur les nécessaires adaptations du monde agricole et de la société face aux enjeux qualitatifs et quantitatifs liés à l'eau, dans un climat de tensions autour des usages de l'eau.
L’état de la ressource en eau est préoccupant tant sur le plan de la qualité que celui de la quantité. Sur de nombreux territoires, des problématiques de plus en plus fortes sur la ressource en eau et les risques sanitaires que cela engendre provoquent de véritables tensions sociales. Il est nécessaire d’accompagner une politique de gestion de l’eau plus économe et respectueuse via l’adoption notamment de pratiques, comportements, et systèmes de production nouveaux pour relever les défis présents et à venir.
Dans un contexte de fortes attentes exprimées par les citoyens et les agriculteurs, et à la veille de la nouvelle PAC, l’agriculture du grand Sud-Ouest peut jouer un rôle prépondérant pour atteindre les objectifs de préservation de l’eau. Force vive de l’économie du bassin, l'agriculture doit aujourd’hui faire face au défi climatique, à la préservation de l’eau et de la biodiversité.
Agir, soutenir, pour ne pas subir
Nous partageons le point de vue de l'INRAE pour qui l'adaptation n'est ni une option ni une hypothèse, mais une obligation. Les transformations dont nous avons besoin dans le monde agricole doivent être systémiques et encore plus profondes. Les leviers de l'adaptation sont nombreux et diversifiés, et aucun ne doit se suffire à lui-même : des combinaisons de leviers sont nécessaires. Les changements de pratiques que nous mettons en œuvre au sein du Réseau InPACT doivent être soutenus politiquement à tous les niveaux. Les pouvoirs publics prennent enfin conscience de l'urgence et se mobilise, mai il faut désormais accélérer, agir, pour ne pas subir.
La mutation de l'agriculture que nous prônons depuis des années est source de solution. L'innovation vient déjà de nos champs et de nos fermes. Nous expérimentons tous les jours de nouveaux systèmes qui portent leurs fruits. Nous avons besoin d'amplification.
Il nous faut :
- Développer la recherche et l’innovation agroécologique
- Orienter l'enseignement agricole vers les pratiques vertueuses
- Accompagner les fermes dans leurs changements globaux de pratiques
L'agro-écologie améliore le cycle de l'eau
Ce forum a également été l'occasion d'affirmer que l'agro-écologie améliore le cycle de l'eau. Lionel Alletto est revenu sur l'étude Bag'ages. Après 5 années d'expérimentation (2016-2021), l'étude Bag'ages, commanditée par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, et coordonnée par l'INRAE, a étudié les pratiques agro-écologiques sur 17 sites et 59 exploitations. Ce projet visait à déterminer si les pratiques agroécologiques peuvent permettre de mieux gérer les flux d’eau et d’améliorer la qualité de l’eau, avec une rentabilité économique comparable, voire meilleure, à celle obtenue avec des pratiques conventionnelles. La réponse est positive. Ce programme de recherche, à visée opérationnelle, multi-partenarial, a réunit agriculteurs, acteurs de la recherche, du développement agricole, de l’enseignement et des organismes économiques
