Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

L'arbre est indissociable des techniques agricoles vertueuses aux approches systémiques, grâce à ses nombreuses fonctions écologiques et productives.

L' arbre se doit être présent en agriculture:

- De ses ressources naturellement produites, l'arbre participe à l'autonomie des fermes par la production de bois, de fruits et de fourrages.

- Associé à des planches de maraichage, il permet de créer un microclimat humide et de l’ombrage aux cultures vivaces et annuelles dans les territoires les plus exposés au rayonnement solaire. Il additionne les productions sur une petite surface lorsque différentes strates végétales sont superposées.

- Il participe à la création de sols et à l’activation de la vie du sol en favorisant les réseaux mycéliens et remontant les nutriments.

- L'arbre en haie maintient la biodiversité végétale et animale propice à la régulation des bioagresseurs par les auxiliaires. La structure de la haie brise les vents dominants et limite l’érosion.

- Il désamorce certains effets du changement climatique : l'arbre est considéré comme un élément indispensable aux cycles de l'eau en créant de l’humidité dans l’air et en recevant et redistribuant les précipitations, ainsi que du cycle du carbone.

287018994 5561461890530784 1746932824430453913 nEn choisissant certaines fonctions des arbres, les fermes participent consciemment au maintien de la vie et à la diversité des paysages.

Le CIVAM SAEL (Systèmes Agroécologiques en Limousin) accompagne ces projets agricoles et agri-ruraux (ayant un objectif d’autoconsommation) de fermes diversifiées. Nous organisons plusieurs journées d’échange où arbres et haies trouvent leur place : démarche du design en agroécologie qui permettent d’articuler les ateliers de productions avec la gestion de l’eau et l’agroforesterie, par des chantiers de plantation de haies et de fruitiers, mode de taille des haies en fonction des objectifs, etc.

“De par ses propriétés, l'arbre est considéré comme un facteur de production des fermes agroécologiques. L'arbre est intégré dans les cycles de productions mais aussi accordé avec des systèmes agricoles soutenables. On ne raisonne pas l'arbre comme un matériel. C'est pourquoi, SAEL poursuivra son travail d'animation, de formation et de vulgarisation auprès des fermes désireuses de redonner sa place à l'arbre.” Cédric Bonnot, administrateur SAEL.

Exemple de réintroduction des arbres fruitiers dans le paysage

UnRetrouver_la_multifonctionalité_de_larbre_SAEL.JPGe ferme de 15 Ha reprise en Haute-Vienne par un jeune paysan présente un exemple intéressant de réintroduction des arbres fruitiers dans le paysage, après la disparition du bocage limousin d’antan et plusieurs années de production de foin. Le projet comporte 3 volets : production et transformation de fruits (cassis, pommier, poirier, cerisier, prunier, noisetier, pêcher et abricotier) et production de brebis Shropshire pour la vente aux particuliers et la viande. Une parcelle de 6 Ha de bois sera entretenue de façon à produire le bois de chauffage nécessaire au lieu, avec éventuellement une petite activité de vente. Les fruits seront produits sur 8 Ha. Les 2 parcelles initiales sont redivisées par des haies fruitières pour constituer des ilots d’1 Ha, alors que les haies actuelles seront rajeunies et redensifiées par une méthode douce d’entretien. Les brebis Shropshire pâturent les vergers et haies fourragères, sans s’attaquer aux écorces des arbres.

Au cœur des préoccupations de groupe d’agriculteurs du CIVAM

IMG_0257.JPGLa place de l’arbre sur la ferme a également été mise au cœur des préoccupations du groupe d’agriculteurs du CIVAM Seuil du Poitou en Deux Sèvres, grâce à deux formations sur la taille et le greffage. En plus du rôle de brise vent, de rétention d’eau et de rafraîchissement des parcelles, l’arbre trouve de multiples autres fonctions dans les fermes des agriculteurs du territoire.

En effet, face aux différents aléas climatiques, l’arbre permet aux céréaliers de diversifier leurs revenus en valorisant les troncs en bois d’œuvre, comme souhaite le faire par exemple Pierre Fichet sur sa parcelle à Sompt (79), parcelle que l’association Prom’haies a fait visiter au groupe venu assister à la formation.

Pour les éleveurs comme Isabelle Taillard, éleveuse de chèvre angora à Melle (79), son souhait premier est de réaliser des parcours ombragés sur sa ferme afin que les animaux trouvent de la fraîcheur lors des fortes chaleurs.

Mathieu Mallet, céréalier-pastier a lui implanté des fruitiers dans ses parcelles avec pour but de diversifier son activité et de produire des pommes pour les vendre et les transformer. Il pratique dessus la greffe afin d'avoir des arbres résistants et productifs.