Le 14 avril se tenait la réunion de lancement de la concertation régionale pour la préparation des dispositifs hydrauliques agricoles dans le cadre du Plan Stratégique Régional FEADER (PSR).
Objectif ? préparer l’élaboration des mesures hydrauliques (soit la V2 du PSR). Il s'agit à la fois des « infrastructures hydrauliques collectives et individuelles ». L’ordre du jour était la présentation du cadre d’intervention et les modalités de la concertation en amont de l’élaboration des dispositifs.
Cela fait 8 mois que nous attendions le lancement de cette concertation. Les tensions se faisaient déjà pressentir mais après les deux sécheresses estivale et hivernale et les événements de Sainte Soline, les tensions étaient au plus haut. Après un discours introductif, un courrier co-signé par la FNSEA, les JA, la Chambre Régionale d'Agriculture et les Coopératives, a été lu à l'assemblée, demandant l'exclusion de la Confédération Paysanne de ces concertations. Nous remercions le Conseil Régional pour leur discours constructif et apaisant, qui a permis de lancer cette concertation en bonne intelligence.
Un rappel des compétences en matière hydraulique puis le bilan de la dernière programmation 2014-2022 nous a été présenté. Les Agences de l'eau Loire Bretagne et Adour Garonne nous ont présenté les aides liées à l’irrigation. Des types de projets soumis à l’Article 74 du Règlement de Développement Rural et finançables ont été évoqués (réserves de substitution, économie d'eau, création de réservoir de collecte d’eau de pluie ou de retenue collinaire, investissement dans l’utilisation des eaux usées de traitement etc.). Ces financements sont réglementés dans le cadre européen et soumis à conditions.
Les Agences de l'eau et le Conseil Régional nous ont présenté leurs priorités et orientations politiques. Faire évoluer les pratiques agricoles semblent admis théoriquement par tout le monde et nous nous en réjouissons. Néanmoins, l'objet de la concertation est bien de décider collectivement quels bénéficiaires seront éligibles aux aides pour l'irrigation : les projets et coûts éligibles, les conditions d’éligibilité et la sélection ( Éco-conditionnalités, Réservation des volumes pour les installations, Niveau d’économie d’eau….), le fonctionnement du dispositif (Appel À Projet ou au fil de l’eau), le montant et le taux d’aide publique accordé, quels seront les financeurs et le plancher/plafond.
Nous déplorons qu'à aucun moment il ne soit possible de discuter du modèle agricole, des pratiques économes en eau, bref du fond du problème. Car bien que nécessaire pour toutes les productions agricoles, l'eau n'est pas utilisée par irrigation par la majorité des agriculteurs : 85% des paysan.nes se satisfont de l'eau disponible par les précipitations. L'urgence pour nous est d'aider à remettre en fonction le cycle de l'eau par du stockage dans des sols vivants (grand oublié de la gestion de l’eau) et les plantes et non par du stockage dans des réserves surdimensionnées qui ne seront qu'au profit d’une minorité. Accélérer la sobriété pour préserver une ressource limitée et réduire la dépendance de l’agriculture à l’irrigation devrait donc être des actions prioritaires. A quel moment, dans quel cadre, l'ensemble de la profession agricole pourra se mettre autour de la table pour repenser notre façon de produire ?
Une seconde réunion organisée par le Conseil régional, la DREAL, la DRAAF, et les Agences de l'eau s'est tenue le 2 mai. Il s’agissait de discuter des cartes des masses d’eau qui nous ont été présentées le 14 avril et qui recesent l'état moins que bon des masses d'eau superficielles et profondes. Ces cartes serviront de support pour financer ou non les projets d'irrigation.
Nous avons jusqu'à fin mai pour envoyer nos propositions au Conseil Régional avant une rencontre en juin, puis une seconde réunion rassemblant l'ensemble des acteurs le 7 juillet. Leur souhait est que ce dispositif soit adopté et disponible en octobre prochain.