Dimanche 10 septembre de 10h à 18h aura lieu à la Ferme du Pré Joly la 3ème édition de la fête des semences paysannes organisée par Cultivons la Biodiversité en Poitou Charentes
Utiliser des espèces anciennes plus résistantes
Si au fil de son histoire l’agriculture a mobilisé des milliers de plantes et d’espèces, le fonctionnement actuel de l’agriculture conduit à réduire considérablement le champ des possibles alors que nous avons précisément besoin de nous appuyer sur de nouvelles espèces et variétés suite aux transformations des conditions pédoclimatiques.[1]
L’ère historique de réchauffement que nous vivons ouvre une période d’incertitude pour l’agriculture. Ajuster les variétés devient donc indispensable. Le Réseau InPACT participe depuis de nombreuses années déjà à des recherches sur différentes variétés d’espèces végétales afin de sélectionner les plus résistantes aux nouvelles conditions climatiques. Cela passe par exemple par l’utilisation d’espèces plus anciennes, parfois abandonnées car moins productives, mais qui peuvent s’avérer plus résistantes.
Nous parlerons ici beaucoup de variété de « population » (ou « paysanne », « locale » ou «de pays » …). De quoi s’agit-il ? C’est un ensemble de plantes qui se reproduisent librement entre elles au cours de leur culture dans un même milieu biologique auquel elles sont adaptées (ou en cours d’adaptation). Leur grande diversité génétique et leur pollinisation libre produisent un groupe d’individus tous différents dans des proportions non définies et variables d’une année sur l’autre, mais répondant à des caractéristiques morphologiques communes : allure de la plante, précocité, couleur des graines... Leur culture, répétée dans un même milieu biologique et avec des objectifs de production et de sélection particuliers, détermine des caractères communs qui permettent de les réunir dans une même entité distincte des autres. Les variétés de population sont issues de la sélection réalisée par des centaines de générations de paysans depuis la domestication des espèces cultivées. Ces variétés sont libres de droits de propriété et constituent un bien commun.
Promouvoir, sauvegarder et développer la Biodiversité cultivée
Cultivons la Bio-Diversité (CBD) en Poitou-Charentes, membre d'InPACT, est une association créée en 2009, qui réunit agriculteurs et jardiniers afin de promouvoir, sauvegarder et développer la Biodiversité cultivée sur la région.
Avec ses 400 adhérents, l’association œuvre pour les semences paysannes sur les quatre départements du Poitou-Charentes. Les membres se retrouvent autour de trois grands types d’actions :
- La communication autour des semences paysannes : grâce à des journées grand public comme la journée des semences potagères, la fête des cueilleurs de biodiversité… Mais aussi avec la parution de gazettes locales et régionales.
- Les journées d’échanges et de formations organisées autour de grand thème, comme le maïs, les céréales, les potagères, les fourragères. CBD a aussi plus récemment mis en place des journées autour du goût : avec des tests organoleptiques sur des pains issus de blés populations, des semoules et farines de maïs populations et la sélection par le goût de la courge Bleue de Hongrie.
- Les expérimentations sur les céréales, maïs et fourragères avec la participation de CBD à des projets nationaux portés par l’INRA ou encore l’ITAB. L’objectif de ces expérimentations est principalement l’acquisition de références et à terme la diffusion des savoirs et savoir-faire.
Festoyez avec nous
La 3ème édition « À la découverte des semences paysannes » aura lieu dimanche Dimanche 10 septembre de 10h à 18h aura lieu à la Ferme du Pré Joly, à Saint Gervais les 3 Clochers, dans la Vienne (86). Hélène et Bruno Joly, producteurs de lait de vache en agriculture biologique, transforment sur place une partie de leur lait en produits laitiers : yaourts, beurre, fromages, desserts.Terroir et authenticité, deux valeurs défendues par Hélène et Bruno : "Nous définissons notre ferme dans un système autonome économe en agriculture biologique. Les 85 vaches laitières sont nourries intégralement avec la production des 140 hectares de la ferme : de mars à novembre le pâturage nourrit les animaux et pendant l'hiver, ce sont les fourrages récoltés."
Cet événement est l’occasion de présenter au grand public les actions des paysans sur les semences et la recherche de plantes rustiques adaptées aux territoires et au contexte du 21e siècle.
[1] Le défi agricole de l’Anthropocène, par Bertrand Valiorgue , le 6 octobre 2020, laviedesidees.fr