Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Réseau Civam participe à une grande étude lancée par le Secours Catholique – Caritas France, avec le BASIC et Solidarité Paysan pour estimer les impacts et les coûts engendrés pour les pouvoirs publics par le système alimentaire français actuel.

shopping 1165437 640Combien le consommateur paye-t-il son alimentation ? Et le citoyen ? Le prix d’un produit ne dit pas tout du coût de notre alimentation… Il ne dit rien de l’argent public engagé dans notre système agricole et alimentaire : aides directes, défiscalisation, aides d’urgence, dépollution, maladies professionnelles, santé des consommateurs ou encore financement de l’aide alimentaire… Il ne dit rien non-plus des conséquences nonmonétisables : disparitions des paysans, érosions des sols, perte de biodiversité, recul de l’espérance de vie en bonne santé, accroissement des inégalités…

Des travaux existent mais restent sectoriels

Le BASIC (Bureau d’Analyse Sociétale d’Intérêt Collectif.), avec les ONG Pollinis et CCFDTerre Solidaire, a évalué les coûts complets des pesticides dans une vaste étude parue fin 2021. Conclusion : les pesticides coûtent deux fois plus cher au citoyen qu’ils ne rapportent à leurs fabricants ! En effet, ils génèrent chaque année en Europe 2,3 milliards d’euros de dépenses publiques, principalement pour dépolluer l’eau ou traiter les maladies professionnelles. Cela met en évidence une logique de privatisation des profits et de mutualisation des coûts. C’est une information précieuse pour orienter nos choix de politiques publiques et nos choix de production. Un tel travail n’a pourtant encore jamais été fait à l’échelle du système alimentaire dans son ensemble.

Coûts cachés : mettre la question sur la table

Le Secours Catholique, le Réseau CIVAM et Solidarité Paysan mettent la question sur la table, grâce à l’expertise du BASIC. Les quatre structures lancent l’étude « les coûts cachés de l’alimentation », qui durera jusqu’à mi-2024. Cette étude comportera une phase d’analyse macro-économique et une phase terrain, de confrontation des résultats aux vécus des personnes. L’objectif est de chiffrer la dépense publique, mais aussi de comprendre comment se révèlent ces coûts cachés dans le quotidien des plus précaires et des producteurs.

La conduite du projet

Un comité de pilotage dont nous faisons partie, un comité scientifique et des groupes miroirs sur le terrain assureront le suivi de l’étude. Le Civam 29 travaillera notamment à l’adaptation et au test des résultats auprès de futurs agriculteurs en partenariat avec un établissement d’enseignement agricole.
L’étude donnera lieu en 2024 à la parution progressive de feuillets thématiques. Nous travaillerons les résultats pour les rendre didactiques et adaptés à tous les publics. Ils alimenteront également nos plaidoyers nationaux et locaux.

ZOOM mesurer « les coûts sociétaux »

Le BASIC propose une approche par « les coûts sociétaux » = chiffrer la dépense publique associée à notre modèle agricole.
L’étude se déroulera en deux temps :


1. Analyse socio-économique du système alimentaire français actuel, depuis la production agricole jusqu’à la consommation finale :
– Flux, de la création de valeur économique et des acteurs
– Impacts liés à l’alimentation et estimation des coûts engendrés pour les pouvoirs publics
– Soutiens publics qui bénéficient aux acteurs du système alimentaire français


2. Analyse des conditions économiques à une alimentation saine et durable pour tous

Un article issu de la LAD n°105, Rédigé par Mélanie Théodore, Réseau Civam National