La Journée mondiale de l'alimentation est une journée célébrée chaque année dans le monde entier le 16 octobre sous l'égide de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'organisation des Nations unies. Nos structures issues de l’agriculture durable tiennent à réafirmer que chacun doit pouvoir accéder durablement à une alimentation de qualité.
Une autre alimentation est possible
Le secteur agricole est aujourd’hui confronté à plusieurs défis que nous devons relever simultanément notamment sur les questions d’alimentation. En ce sens, Néo Terra, la feuille de route du Conseil Régional, qui prône « un changement profond de mentalité et d’organisation collective, pour aller vers la reconnaissance de « biens communs », à considérer, à préserver, à transmettre, selon un contrat autant naturel que social, et qui oblige chacun-e à assumer ses responsabilités », rejoint l’idée que nous portons depuis plusieurs décennies.
L’alimentation est la porte d’entrée pour aller vers la nécessaire transition agricole en incluant les citoyens dans la réflexion et les actions, en partant des besoins alimentaires, en allant vers la production relocalisée, en remontant jusqu'aux problématiques de l’eau, du foncier, des semences, etc. L'approche est systémique : nous ne pouvons parler d’alimentation sans parler de changement de pratiques, de qualité de l’eau, d’installation-transmission des fermes et de paysans nombreux dans le territoire, des savoirs et savoir-faire agroécologiques, de santé, d'économie locale …
Dans un monde agricole en forte déprise, dans lequel la mobilisation de celles et ceux qui souhaitent un changement se heurte souvent à des blocages, parler d’alimentation permet de sortir la question agricole d’un traitement corporatiste pour en faire une question de société. Loin de « nourrir le monde », le modèle agro-industriel s’avère incapable d’assurer l’accès à une alimentation saine, durable et de qualité pour toutes et tous : dans notre pays, plus de 11 % des adultes sont en situation d’insécurité alimentaire. Ultra-dépendant aux énergies fossiles, nocif pour la biodiversité, dégradant les sols, l’eau, l’air, aussi néfaste au climat qu’il est vulnérable à ses dérèglements, ce modèle présente un bilan désastreux.
Produire autrement nos aliments
Nos structures issues de l’agriculture durable affirment que chacun doit pouvoir accéder durablement à une alimentation de qualité. Penser la qualité revient à considérer les externalités liées aux modes de production et la qualité gustative et nutritionnelle de produits émanant d’une agriculture durable. Cela se traduit par des systèmes de production à taille humaine, liés au sol, économes en intrants comme en moyens de production, qui prouvent qu’il est désormais plus viable et vivable de produire autrement en préservant la qualité de l’eau, de l’air, du sol et des paysages.
N'oublions pas la question de l’eau, qui selon nous est indissociable de la question alimentaire. L’eau est l’élément principal des écosystèmes qui conditionnent la sécurité alimentaire et la nutrition des générations actuelles et à venir. L’eau est vitale à la production alimentaire, à la transformation et à la préparation des aliments. La qualité de l’eau potable est essentielle, elle contribue à la bonne absorption des nutriments par le corps humain et à leur bonne santé. D’autre part, l’alimentation a un impact sur l’eau. On estime que c’est en moyenne 4 000 L d’eau qui sont consommés par un européen, dont 3 000 L en lien avec l’alimentation, avec des répercussions négatives telles que des pollutions et du gaspillage. Mais l’alimentation est aussi notre plus gros levier d’action positif pour préserver la ressource en eau : grâce à une consommation plus végétale et locale, grâce également à des produits issus d’une agriculture paysanne, bio et responsable.
L’alimentation est un sujet qui permet d’ouvrir le dialogue en partant de ce qui touche chacun directement pour tirer ensuite le fil jusqu’à l’ensemble des enjeux agricoles. S’engager sur l’alimentation, c’est rappeler que l’agriculture a pour première finalité d’alimenter correctement les habitants des territoires où nous produisons et que c’est là tout le sens de nos actions sur l’installation et la transmission, le changement de pratiques vers l’agroécologie et l’autonomie des fermes.
Accompagner au changement
Faisant le constat de l’incapacité de notre modèle agricole et alimentaire actuel à nourrir de manière satisfaisante toute la population, nous nous mobilisons pour rendre accessible une alimentation choisie en connaissance de cause. Les innovations de notre réseau tendent à rendre nos fermes plus agiles et adaptables. Les demandes alimentaires évoluent et les pratiques agroécologiques de nos fermes ont fait leurs preuves. Entre groupes de pairs, les paysannes et paysans progressent dans leurs pratiques tandis que les mangeurs et mangeuses s’approprient les enjeux agricoles dans leur complexité. Il est de notre devoir d’informer que nous pouvons accompagner au changement et de prévenir qu’un autre modèle est possible.
Notre objectif n’est pas seulement que les personnes accompagnées par nos réseaux s’installent et réussissent leur projet économique mais bien qu’elles nourrissent correctement leurs concitoyens en préservant leur santé et leur environnement.