Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Dans le cadre des Gastronomades et du Festival Alimenterre, les membres d'InPACT Charente, en partenariat avec la tête de réseau, organisaient un ciné-débat le 28 novembre à Angoulême, sur l'agriculture face au changement climatique : 90 citoyens présents pour échanger avec les agriculteurs et les associations partenaires autour du film La Théorie du boxeur.

"Vagues de chaleur, sécheresses, gels tardifs ou ravageurs, le climat se dérègle et notre agriculture doit bifurquer… Oui, mais vers où ?" Nathanaël Coste enquête dans la vallée de la Drôme pour comprendre comment les agriculteur.rice.s s’adaptent, tout en questionnant la résilience alimentaire de nos territoires. Une soirée pour échanger sur les stratégies d'adaptation des agriculteurs face aux aléas climatiques et comment continuer à produire une alimentation pour tous via 4 grands thèmes :

Le partage de l’eau

  • 70 litres d’eau pour produire 1 Pomme
  • 900 litres d’eau pour produire 1 kg de maïs grain
  • 1350 litres d’eau pour produire 1 kg de blé
  • 3 000 litres d’eau/jour pour nourrir une personne

L’eau est au cœur de tout système vivant. Le territoire de la vallée de la Drôme, classé en zone de déficit hydrique depuis 1995, est en position de fragilité. L’évolution du climat nous pousse à repenser notre système agro-alimentaire gaspilleur en ressources.

- Quelle place pour le maïs ou le soja, gourmands en eau l’été et souvent destinés à l’alimentation animale ?
- Quel pourrait être l’utilité de futurs stockages d’eau petits et grands ?
- Que propose l’hydrologie régénérative ?

La résilience alimentaire

  • 30 000 poids lourds font circuler la nourriture en France chaque jour
  • 85% de nos achats alimentaires concernent 6 enseignes de la grande distribution
  • Dans les aires urbaines de France, 98% de l’alimentation des ménages vient de l’extérieur

SSA 1332 444Les circuits longs et la grande distribution ont un rôle prépondérant dans nos modèles de consommation. La logique industrielle oriente les politiques agricoles en visant de hauts rendements et des prix bas.

- Qu’est-ce que la résilience alimentaire et comment l’assurer ?
- Comment notre alimentation peut être un levier pour adapter l’agriculture ?
- Pourquoi le développement des circuits-courts aide à répondre au changement climatique mais ne peut pas tout solutionner ?

La perte de la biodiversité

  • 69 % des animaux sauvage vertébrés ont disparu sur Terre depuis 1970
  • 80% des populations d’insectes disparues en Europe depuis 1990
  • 30% des oiseaux des campagnes ont disparus en France en 15 ans

biodiv champs fleursDans les airs, sur terre et dans les sols, les écosystèmes sont complexes et interconnectés. La crise du dérèglement climatique s’accompagne d’une forte érosion de la biodiversité dans les champs qui trouve sa cause dans la destruction des habitats naturels et dans l’usage excessif des produits phytosanitaires.

- Ces deux crises ont-elles un lien ?
- Couverts végétaux, agriculture de conservation, agroforesterie : que proposent les pratiques qui cherchent à favoriser cette biodiversité́ et créer des agrosystèmes plus résilients ?

Le renouvellement des générations

  • Il ne reste que 400 000 agriculteurs
  • 50% d’entre eux prendront leur retraite dans les 10 ans
  • 2 à 4 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire en France
  • Sur 100 € dépensés pour l’alimentation, seuls 6 € sont perçus par les agriculteur.ice.s

leveuse poule 1332 444Le système agro-alimentaire est à bout de souffle pour beaucoup d’observateurs. Problèmes de fertilité, énorme gâchis alimentaire estimé à 1/3 des quantités produites, difficulté d’une part croissante de la population à se nourrir correctement.

- Comment pourrait évoluer le modèle productiviste très émetteur de GES et impactant pour la biodiversité ?
- Quelle place donner à la technologie ?
- Comment faire évoluer le métier d’agriculteur.ice ?

Un nouveau Pacte

Nous pouvons nous emparer de ces sujets et inciter à un nouveau pacte entre la société et les agriculteurs. Au sein du réseau InPACT nous travaillons sur l’autonomie décisionnelle, technique, commerciale, économique. Notre objectif est de faire réseau pour mieux travailler ensemble. Nous réfléchissons collectivement à des solutions. Les paysans et paysannes ne doivent pas faire face seuls. La résilience passera avant tout par une rémunération à juste prix des produits alimentaires. C'est l’objectif de l’agriculture paysanne :

⁃ Faire en sorte de créer des vocations
⁃ Pouvoir répondre aux enjeux de la transmission des fermes
⁃ Maintenir une activité rurale et encourager des installations pour des campagnes vivantes !

MERCI

  • Merci aux partenaires : Terre de Liens Poitou-Charentes, la MAB16, l'ADEAR Terre-Mer, et la CIAP Champs du Partage.

  • Merci à nos agriculteurs et agricultrices engagés : Valentine Debiais de la ferme du Riveau (culture de fruits et légumes, transformation a la ferme, apiculture, culture céréales) et Baptiste Brigot des Jardins de l'Osme (légumes bio, céréales et légumes secs bio, Transformation) pour leurs témoignages.

  • Merci à Georges, de Mycelium Charente pour la préparation du buffet paysan délicieux qui a permis à l'ensemble des participants de se retrouver et de continuer les échanges après le film, autour d'une dégustation insolite à base de pleurotes !

  • Merci à la Communauté d'Agglomération du Grand Angoulême et à nos autres financeurs.