Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Le 14 avril dernier l’ADEAR 40 et Co-actions organisaient un Café Installation sur le statut d’entrepreneur salarié associé en agriculture sur la ferme de Jérémy à Poyartin (40), installé en maraichage chez Co-actions depuis 2 ans.

Un droit

Il y a quelques jours le Collectif Nourrir reprenait sur les réseaux sociaux la définition de l’ONU de la SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, inspirée de celle de la Via Campesina « Le droit des peuples de définir leurs systèmes alimentaires et agricoles et le droit à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes écologiques et durables respectueuses des droits ».

Alors, quand quelques jours plus tard, pour introduire le Café Installation sur le statut d’Entrepreneur Salarié Agricole en Coopérative, Anne Leloup de l’ADEAR 40, décrivait un à un les pétales de l’agriculture paysanne : autonomie, répartition, travail avec la nature, transmissibilité, développement local, qualité des produits, on ne pouvait pas s’empêcher de se sentir appartenir à quelque chose de très grand, qui nous dépassait, mais qui n’est pourtant pas au cœur des nouvelles politiques publiques en faveur de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.

Un statut différent

Le 14 avril dernier l’ADEAR 40 et Co-actions organisaient un Café Installation spécial sur le statut d’entrepreneur salarié associé en agriculture sur la ferme de Jérémy à Poyartin (40), installé en maraichage chez Co-actions depuis 2 ans. Cet événement a réuni une vingtaine de personnes, porteurs de projet, partenaires techniques, collectivités, curieuses et curieux qui connaissaient Jérémy du marché de Montofrt-en-Chalosse où il vend ses légumes ou avaient envie de mieux comprendre ce statut si différent de ce qu’on peut connaitre habituellement en agriculture.

Quand on a demandé à Jérémy pourquoi il avait choisi ce statut, il a répondu : « je suis le mari de la directrice …. Est-ce que j’avais vraiment le choix ! ». Et puis il s’est lancé dans le récit de son installation, la rencontre avec Sékouba, un réfugié guinéen qu’il a hébergé, et celle avec Martin, maraicher installé à quelques kilomètres. Ces rencontres qui ont été déterminantes dans sa décision de démarrer une activité de maraichage et de ne pas le faire seul,  pour se nourrir, nourrir sa famille et proposer ses légumes au marché le plus proche, à Montfort-en-Chalosse Ce qu’on comprend, c’est que Jérémy est animé par la volonté de NOURRIR sainement les gens autour de lui mais pas que ! Ce qu’il veut aussi c’est que son ENVIRONNEMENT soit le plus vivable possible par sa qualité, son esthétique et les relations qui peuvent s’y tisser.

Alors le statut d’entrepreneur salarié lui permet, en effet, d’œuvrer à ses objectifs, parce qu’il n’a pas à se soucier de sa compta, de sa déclaration PAC, de son audit Ecocert … et puis, nous dit-il, parce qu’il a eu la possibilité de continuer à assurer quelques missions d’aménagement d’espace, son métier d’avant, ce qu’il n’aurait pas pu faire avec un statut uniquement agricole.

Plaidoyer pour la reconnaissance des "ESA"

492501358 1234535468676039 5797156023877924107 n 1332 444En introduction, Jérémy s’est présenté comme « presque maraicher » parce que pour lui, ce statut, bien qu’il lui apporte des avantages considérables, ne lui permet pas d’accéder à une véritable reconnaissance de la profession agricole, déjà, mais aussi des financeurs du développement agricole qui conditionnent beaucoup de leurs aides au statut d’exploitant non salarié qui empêche ainsi les entrepreneurs salariés en coopératives de bénéficier de ces financements. Il nous dit en plaisantant qu’il se dira vraiment maraicher lorsque les coopératives d’entrepreneurs auront obtenu que les entrepreneurs qui s’y installent aient les mêmes droits que ceux qui font le choix d’autres statuts.

Ce plaidoyer Co-actions le porte au niveau local, régional et national, et, en premier lieu, auprès de ses partenaires de l’accompagnement au développement agricole. D’ailleurs, ce Café Installation est l’une des premières concrétisations du tout nouveau collectif TIAAP* qui réunit à l’échelle du département des Landes : l’ADEAR, l’ALPAD, Terre de Liens, le LIMAP et Co-actions.

* Toutes et Tous Investis pour une Alimentation et une Agriculture Paysanne