Le 28 octobre au Conseil Régional se tenaient les ASSISES FERMIERES co-organisées par l'AFIPAR, membre du réseau.
Une journée qui se voulait riche en échange et en co-construction dans l'objectif de construire un réseau fermiers en Nouvelle-Aquitaine encadré par une charte régionale de reconnaissance de la production fermière de Nouvelle-Aquitaine.
Ce réseau a pour objet de :
- Se connaître et partager les enjeux fermiers régionaux
- Réaliser des études thématiques en Nouvelle-Aquitaine
- S’organiser pour défendre les intérêts de la production fermière
Ses missions :
- Animer un projet régional production fermière. Communiquer sur les actions des membres, échanger sur les initiatives
- Capitaliser les ressources régionales et nationales. Partager veille technique, règlementaire, juridique en production fermière. Initier, participer, diffuser les travaux de la recherche
- Mutualiser l’ingéniérie pour installer et transmettre, créer et développer les outils de transformation, de logistique, de commercialisation, de promotion de la production fermière
L'enjeu est de taille, il s'agit de mieux faire reconnaître le terme "fermier", souvent galvaudé par les termes "circuit court" ou "local". En effet les membres fondateurs du Réseau Fermiers de Nouvelle-Aquitaine souhaitent promouvoir, faire reconnaître et défendre la production fermière. L’agriculture Fermière est une mention plus que valorisante et une réponse aux défis de l’agriculture du XXI° siècle.
Mais de quoi s'agit-il ?
Si l’agriculteur est identifié dans les filières longues comme un producteur de matière première, la spécificité des producteurs fermiers réside dans le fait qu’ils remplissent les trois fonctions de produire, de transformer et de commercialiser auprès des consommateurs leurs produits et services. Ces trois fonctions y sont indissociables et constituent la force de la production fermière.
La démarche des producteurs fermiers concorde avec des attentes sociétales et de consommateurs en préservant des savoir-faire traditionnels, en privilégiant une production de qualité et la recherche du goût, en participant à l’aménagement du territoire, au développement de l’emploi et en permettant le retour direct de la plus-value financière sur les fermes en minimisant le nombre d’intermédiaires.
Les producteurs fermiers appliquent des méthodes de transformation non industrielles et sont inscrits dans des circuits le plus souvent courts et donc de relocalisation de l’économie. L’agriculture fermière favorise la valeur ajoutée par unité de surface et par extrapolation la richesse des territoires dans les zones de plaines de faible densité agricole. La démarche fermière facilite le maintien et la création d’emplois en milieu rural, particulièrement dans des régions peu compétitives. Ces exploitations participent ainsi à une dynamique de développement local durable. En se rapprochant des consommateurs, grâce à une identification « produit - producteur – terroir », les producteurs fermiers créent un lien fort entre les habitants des milieux ruraux et urbains.
Quel est le caractère spécifique de la production fermière ?
La bibliographie indique que la production fermière est différente de ses équivalents industriels, tant en termes de gout que de communication. Au demeurant, ces différences n‘implique pas pour autant d’homogénéité de la production fermière ; au contraire, ce qui caractérise la production fermière, c’est sa diversité.
Si le savoir-faire des producteurs fermiers est réel, la réglementation française ne prévoit pas de « signe » de qualité officiel et transversal qui permettrait au consommateur de s’y retrouver. Les produits alimentaires constituent pourtant un vecteur privilégié de réinvestissement de l’alimentation par le consommateur. Parce qu’il donne à voir toute la chaine alimentaire de la production à la vente, sur un seul lieu, en une seule personne, le producteur fermier redonne pour le consommateur urbain un sens particulier au métier d’agriculteur. L’alimentation n’est pas un bien marchand comme un autre. Les produits fermiers sont des vecteurs très pertinents d’éducation au consommateur, adulte, enfant, à l’agriculture et à l’alimentation, au travers de visites de fermes, de dégustation en fermes de transformation pédagogiques.
C’est pourquoi il est important pour les producteurs que soient définis à l’échelle de Nouvelle-Aquitaine les termes « fermier », « à la ferme », « de la ferme » afin d’éviter toute confusion dans l’esprit des consommateurs et pour que l’image fermière ne soit pas détournée de son sens et soit préjudiciable aux véritables producteurs fermiers. Il est donc logique d’aboutir, à minima en région Nouvelle-Aquitaine, à une définition cohérente et homogène.
Globalement, c’est pour répondre à cet enjeu qu’une réflexion est à l’œuvre en Nouvelle-Aquitaine pour la caractérisation de la production fermière en NA ainsi que la création d’un réseau régional de la production fermière. C'était l'objet de cette journée qui a rassemblé une vingtaine d'acteur, et qui a particulièrement mis en valeur les travaux des CIVAM de Nouvelle Aquitaine.
