Le jury régional a choisi d'attribuer un trophée de l'agroécologie 2022-2023 au CIVAM du Haut-Bocage pour le projet du GIEE CAP. Il obtient également la reconnaissance du jury national.
Après avoir obtenu le prix régional, le projet GIEE CAP du Civam Haut-Bocage été proposé au jury national. Celui-ci a décidé de l'encourager en lui décernant une mention spéciale pour saluer le travail réalisé. Il a noté l'originalité du projet et sa pertinence (problème majeur sur la santé des troupeaux) et le travail en collectif qui a apporté une vraie plus-value. Mais de quoi s'agit-il ?
Gestion de la santé caprine dans les élevages pâturant
L’élevage de chèvres au pâturage sans intrants est un mode d’élevage qui présente un intérêt du point de vue économique (économie d’aliments achetés), du point de vue environnemental (augmentation des surfaces prairiales) et sociétal (réponses aux attentes consommateurs). Ce mode d’élevage connaît un regain d’intérêt depuis quelques années, en témoignent les récentes installations en caprin et l’influence de la filière caprine qui incite à l’accès extérieur pour toutes les chèvres (en AB et conventionnel).
Le parasitisme, est et a toujours été un des gros freins pour réaliser une transition alimentaire basée sur l’herbe. Et pour cause, l’ingestion d’herbe expose directement les chèvres aux strongles gastro-intestinales et pulmonaires qui peuvent induire des pertes de production laitière voire de la mortalité. Pour minimiser l’impact de ce parasitisme les éleveurs caprins peuvent avoir recours à 2 familles de molécules antiparasitaires chimiques parmi les 3 existantes. A l’initiative du projet l’ensemble des troupeaux caprins du groupe présentait déjà des résistances à une de ces 2 molécules. En effet les populations parasitaires acquièrent génétiquement la capacité à résister aux traitements chimiques : et ce phénomène est accéléré par l’intensification de leur utilisation, d’où la nécessité de repenser une gestion du parasitisme en caprin plus durable.
Le collectif caprin du CIVAM Haut Bocage a alors constitué un groupe GIEE entre 2018 et 2022 pour répondre à ces enjeux. Le travail du groupe s’est focalisé sur la gestion de la santé animale par la prévention et l’utilisation des médecines alternatives.
Un projet multipartenarial
Leur pr
ojet mobilise 6 partenaires techniques (INRAe, IDELE/PRADEL, Bernadette Lichtfouse, Laboratoire départemental de Limoges, ANSES et ENV Toulouse). En 2019, une partie du collectif a également rejoint le projet CASDAR FASTOCHE porté par l’IDELE qui consiste à expérimenter l’efficacité antiparasitaire des plantes à tanins. Ce projet s’est mené en synergie avec le programme du GIEE : les résultats des essais FASTOCHE ont alimenté les réflexions du collectif GIEE et de la même manière, l’expérience du collectif a contribué à nourrir des références pour le projet multi-partenarial FASTOCHE.
Comprendre, essayer, partager
Pour répondre aux objectifs du collectif GIEE, les éleveurs ont réalisés plusieurs actions qui amènent le groupe à COMPRENDRE, ESSAYER et PARTAGER. La première étape du projet a été de mieux appréhender le parasitisme présent dans les élevages du territoire. Pour acquérir des connaissances plus fines en gestion préventive de la santé des caprins, le groupe a entre autre participé à des séances d’autopsie collective et des formations en médecines alternatives. Ces temps collectifs ont appris aux éleveurs à savoir mettre en place un protocole de soin, à détecter des pathologies et leurs causes.
Un second volet important du projet a été d’expérimenter des leviers de gestion du risque parasitaire. Pour cela, des essais paysans ont été mis en place pour tester l’effet de la chicorée, du plantain et d’un mélange de 20 plantes aromatiques et médicinales sur le parasitisme des chèvres.
Enfin, le dernier volet du projet consistait à partager les connaissance, et il a pris plusieurs formes pour répondre à des objectifs différents : visite de site expérimentaux, tour de pâturage/visite de ferme, voyage d’étude, diffusion de diverses natures (publication, conférence, vidéo, brochure etc.)
Pour en savoir plus contactez Manon Bourasseau, animatrice technique : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / 05 49 81 80 29
