Nouvelle-Aquitaine Initiative pour une agriculture
Citoyenne et Territoriale

Le tome 3 du rapport des experts climat de l'ONU (Giec), dédié aux marges de manœuvre, vient d’être publié. Les 3000 pages publiées en ce début avril sont le troisième et dernier volet de la série de rapports que publie le GIEC cette année. Il se veut plus politique que les précédents, et fait état des solutions possibles pour atténuer le changement climatique.

Le jury a rendu son verdict. Et c'est accablant. Ce rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat est une litanie de promesses climatiques non tenues. C'est un dossier de la honte, répertoriant les gages vides qui nous mettent résolument sur la voie vers un monde invivable. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, le 4 avril 2022.

A chaque rapport du GIEC, il use de mots de plus en plus durs pour qualifier l’inaction face au changement climatique. 

Des solutions existent

landscape 4028610 960 720Pour la première fois le GIEC liste les solutions possibles pour limiter le réchauffement climatique. Si on poursuit la trajectoire actuelle, c’est 4 degrés de plus qu’il y aura par rapport à 1850, période préindustrielle de référence. Il dresse un inventaire précis, documenté et chiffré de tout ce qu’il est possible de faire dans les différents secteurs, et notamment l’agriculture.

Jusqu’à maintenant, le GIEC parlait de décennie cruciale, cette semaine on est passé à 3 ans. Il reste trois ans à l’humanité pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, sinon, le « monde d’après » sera un monde invivable.

Le réseau INPACT s’est constitué en réponse à l’insatisfaction de ses membres vis-à-vis de modèles de développement agricole promus par la profession agricole majoritaire. Cette dernière se saisit des événements récents : augmentation des prix de l’énergie, perspectives de  déstabilisation grave des marchés agricoles en remettant sur le devant de la scène les modèles productivistes, la vocation exportatrice de l’agriculture française, et en remettant en cause les quelques avancées environnementales de la Politique Agricole Commune. Cette position est soutenue par l’actuel Ministre de l’Agriculture. Elle est pour nous inacceptable.

Solagro, avec le scénario Afterres, par exemple, ou le Shift Projet, avec "il nous faut un plan, secteur agricole" ont établi des  scénarios convergents établissant entre autres le nécessaire changement du régime alimentaire.

"Le coût de l'action est moins important que celui de l'inaction", constate Céline Guivarch, coautrice du nouveau rapport du Giec

 

Agriculture : cause, victime et solution

vlcsnap 2015 12 09 16h57m59s36Pour rappel l’agriculture est à la fois un important contributeur de GES et le secteur qui risque le plus directement d’être affecté par le changement climatique. Ces questions animent particulièrement les membres du Réseau. Nombreux sont ceux qui travaillent ces questions, et les mettent au centre de leurs préoccupations, lors d'Assemblées Générales par exemple. Il nous faut d’abord nous Réseau InPACT continuer de s'informer et de nous former pour accompagner au mieux nos adhérents. Aujourd’hui il n’est plus possible par exemple d’accompagner l’installation d’un éleveur sans tenir compte de toutes ces données. Il nous faut par exemple continuer à être présent dans les PAT (Projet Alimentaire Territorial) pour porter cette voix et veiller à la prise de conscience de cette réalité incontournable. Ensuite il nous faut continuer à intégrer et transmettre les nécessaires mutations à venir. Rachid Mrabet (Giec): «Il faut aller vers une agriculture écologiquement intensive»

 Stockage du carbone, changement des modes de production agricole et modification de nos consommations alimentaires s'affirment comme les grandes solutions pour réduire l'empreinte carbone de l'agriculture.C'est ce que prônent les structures membres du Réseau InPACT depuis plusieurs décennies déjà. Il faut prôner une gestion plus durable et améliorée des sols, développer l’agroforesterie, l’agriculture de conservation, l’agriculture biologique qui permet de récupérer de la matière organique dans le sol et par conséquent de stocker du carbone. Il faut penser rotation et diversification des cultures, polyculture-élévage. Il y a également tout ce qui touche aux régimes alimentaires. Lorsqu’ils sont plus sains, plus équilibrés et plus durables, davantage basés sur la consommation végétale qu’animale, ils représentent une bonne source d’atténuation. Il ne s'agit plus de produire plus mais mieux : la réduction du gaspillage alimentaire, permettrait une part non négligeable de réduction d'émissions. index

Au lieu d’aller vers une extension des terres, il faut produire à la fois plus et mieux par unité d’espace. Donc, il faut une meilleure utilisation de l’eau, des intrants, de l’énergie. L’agriculture intensive conventionnelle telle qu’on la pratique actuellement épuise nos sols. Elle a des conséquences néfastes sur la qualité de l’eau, de l’air, de la vie. Rachid Mrabet (Giec)

InPACT vous accompagne

Dans les réseaux d'InPACT nous travaillons depuis longtemps sur ces problématiques d'économie et d'autonomie pour l'agriculture. Il nous faut continuer à explorer le "champ des possibles" sans nous désespérer. Notre travail de terrain et nos expertises doivent continuer à vivre pour montrer qu'un autre modèle est possible pour accompagner le changement nécessaire. Nous ne devons plus être les "agricultures alternatives" mais " l’alternative agricole territoriale et citoyenne " au modèle intensif. L’URGENCE EST LA ! Didier Lorioux Co-Président d'InPACT NA