Notre réseau, au côté de la Confédération paysanne, est à l’origine de plusieurs rassemblements dans la Région pour défendre les mesures agro-environnementales et climatiques. Nos paysan.nes sont allées à la rencontre des sous-préfets pour dénoncer la baisse des montants accordés.
- Le 18 octobre à la sous-préfecture de Bressuire, les paysan.nes du CIVAM Haut Bocage au côté de la Conf79 étaient une soixante. Ils sont venus avec 10 tracteurs et 15 moutons.
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Le soir, de la paille et des banderoles ont été déposées devant la grille de la préfecture des Landes. Une action réalisée par la Confédération paysanne des Landes, le Modef Landes, l'ALPAD, l' Adear des Landes et Agrobio 40.
- A Bayonne, le 19 octobre, ils étaient une soixantaine du Syndicat ELB, d' Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG), de Ble Civam et de l’Association des producteurs fermiers du Pays basque.
Les MAEC, qu’est-ce que c’est ?
Les mesures agro-environnementales et climatiques sont un outil majeur de la transition agro-écologique. Elles ont été redéfinies dans la PAC 2023-2027 (2e pilier) et par la France via le PSN, le plan stratégique national, qui décline cette PAC. Liées aux surfaces, elles sont financées à 80% par des fonds européens (Feader) gérés par l’Etat et à 20% en co-financements nationaux (Etat, et dans une moindre mesure les Agences de l’eau).
Ce sont des engagements pris sur les fermes, pour 5 ans, afin de répondre à de grands enjeux autour de l’eau, les sols, du bien-être animal, de la biodiversité, les algues vertes, etc. Elles supposent des changements de pratiques et de systèmes et rémunèrent les surcoûts et la prise de risque.
Une sous-budgétisation ministérielle
Les montants prévus par le Ministère de l’agriculture pour ces MAEC ont été clairement sous-évalués. Il manque environ 250 à 350 millions d’euros au niveau national. C'est une somme importante mais il s’agit d’accompagner la transition agroécologique appelée de ses vœux par le gouvernement.
A la lecture des budgets actuels, 50 à 80 % des demandes en MAEC systèmes seraient refusées. Cette situation est inacceptable puisque la MAEC s’avère être un outil essentiel pour accompagner la transition, tout en amenant une assise financière sur les fermes. En effet, les agriculteurs(rices) se doivent d’être rémunérés pour faciliter la mise en place de pratiques vertueuses.
Les sommes investies éviteront des dépenses bien supérieures induites par une agriculture réfractaire au changement : usines de traitement de l'eau, replantations de haies, dépenses de santé liées à l'incidence des polluants sur la santé des paysan·nes et des riverain·nes.
Les paysan·nes ont massivement demandé à souscrire des MAEC au moment de leurs déclarations PAC en mai dernier. Le Ministre a déclaré à plusieurs reprises qu'il faisait face à un problème strictement budgétaire. Nous exigeons que cette enveloppe qui honore les engagements des paysan·nes soit maintenue. Car de nombreux paysan·nes risquent purement et simplement de voir leur demande de MAEC rejetée alors qu’ils mettent déjà en place le cahier des charges (assolements, réalisation de diagnostic…) depuis la déclaration PAC du 15 mai. C’est la viabilité des fermes qui est remise en cause.
Rien que dans notre région les demandes de MAEC atteignent 340 M d’euros alors que l'enveloppe disponible est de 115 millions d’euros.
Et la suite ?
Quel va être le retour de l’État après ce temps d'écoute à la sous-préfecture ? D'autres mobilisations sont à venir en Nouvelle Aquitaine.
Le CIVAM du Haut Bocage, en tant que co-animateur du dispositif MAEC, a souhaité être force de proposition pour garder la cohérence des MAEC tout en les rendant accessibles au plus grand nombre de fermes. Plus concrètement, pour accompagner la transition, et faire face aux restrictions budgétaires, le CIVAM du Haut Bocage propose sur cette programmation, et dès 2023 :
- De réviser les plafonds à la baisse
- D’ouvrir uniquement les mesures engendrant une marge d’évolution significative.
- De s’appuyer sur une nouvelle grille de priorisation
- De s’appuyer sur des ressources budgétaires supplémentaires
L’objectif est de pouvoir accompagner plus de fermes, tout en restant ambitieux en terme d’évolution de pratiques. Pour lever les inquiétudes sur le terrain et éviter toute incompréhension, il semble donc impératif de statuer rapidement sur ces éléments de réflexion. Nous souhaitons avance collectivement sur ces propositions.