Les paysan.nes sont en colères, et il y a de quoi. Mais s'il y a des revendications que l'on partage, les paysan.nes de nos réseaux ne s'accordent pas sur la totalité des discours de mécontentement.
La colère qui monte ces derniers jours dans le monde rural est le symptôme d’un malaise profond de la profession agricole. Nous partageons le constat d’impatience et de mécontentement qui enfle dans les campagnes. Les difficultés pour le monde agricole sont une réalité.
Quel que soit le modèle de production choisi aujourd’hui, intensif ou vertueux, le revenu des agriculteurs continue de se dégrader. Et l’agriculture biologique n’échappe pas à cette situation. Perte de l’aide au maintien en 2017, baisse des aides environnementales avec la nouvelle PAC, écroulement des prix payés aux producteurs par le marché depuis deux ans. La situation sur le terrain devient intenable et elle risque d’entraîner un recul du modèle biologique.
Face à la mobilisation du monde agricole sur l’ensemble du territoire, les agricultrices et agriculteurs membres du réseau des Civam pointent les responsabilités du modèle agro-industriel dans le mal être paysan et alertent sur le risque de faire des normes environnementales un bouc émissaire. La FNAB appelle quant à elle à une revalorisation urgente du revenu agricole biologique, à la hauteur des services rendus.
Garder le cap nécessaire de la transition agroécologique
L’inquiétude monte dans nos Réseaux face aux récupérations politiques et agro-industrielles d’une mobilisation et d’un mal-être paysan profond. Le risque : un nivellement par le bas des ambitions environnementales et des pratiques agricoles durables.
Les paysans et paysannes des Civam regrettent ainsi certains discours qui profitent de la situation pour rejeter la faute sur les normes environnementales. Ces mesures sont là pour assurer la pérennité des systèmes agricoles et alimentaires sur le long terme et donc garantir notre souveraineté alimentaire. Elles permettent de préserver la santé des agriculteurs, des citoyens et de l’environnement. Les Civam alertent sur la nécessité :
- de l’action immédiate et impérative face au changement climatique et au déclin de la biodiversité,
- de l’accompagnement des fermes et des paysans dans la transition agroécologique,
- d’installer massivement de nouveaux.elles paysan.nes.
La solution : La promotion et l’accompagnement d’une agriculture autonome (sobre en intrants), économe (affranchie du surendettement), redonnant une place prépondérante à l’arbre, aux systèmes herbagers et à la biodiversité, recréant du lien entre éleveurs et producteurs de cultures (céréaliers, maraîchers, viticulteurs), préservant les ressources (dont les sols et la qualité de l’eau) et soucieuse du bien-être des paysans dans leur travail, pour des réponses globales et de long termes.
Cette agriculture ne se décrète pas : pour émerger et se diffuser, elle doit être accompagnée et soutenue par les pouvoirs publics.
Retrouvez les différents communiqués de presse de nos Réseaux :
- CIVAM : les Civam alertent sur les responsabilités du modèle agro-industriel et enjoignent à garder le cap de la transition agroécologique
- FNAB :
- Agrobio Périgord : Téléchargez le PDF
- ALPAD 40 : Téléchargez le PDF
- MAB 16 : Article
- Agrobio Deux Sèvres : Article